L’hôpital de la Citadelle innove en proposant, sur le site du Laveu, une clinique dédiée exclusivement à l’hystéroscopie. Cette technique, à la fois diagnostique et opératoire, s’impose de plus en plus dans la prise en charge des pathologies utérines. Le Dr François Closon, gynécologue-obstétricien et chef de clinique au sein du service universitaire, nous explique les enjeux et les avantages de cette approche spécialisée.
L’HYSTÉROSCOPIE : UN OUTIL MODERNE ET EFFICACE
L’hystéroscopie est une technique qui permet de visualiser l’intérieur de la cavité utérine à l’aide d’une caméra « de quelques millimètres », précise François Closon, « pour diagnostiquer, évaluer et traiter certaines pathologies (polypes, fibromes, adhérences), vérifier l’intégrité de l’utérus, ce qui est particulièrement important pour les femmes en désir de grossesse, ou encore réaliser un suivi post-opératoire. »
Si l’hystéroscopie s’est fort développée dans les années 80, les avancées de ces vingt dernières années rendent l’examen plus accessible, plus rapide, « pas plus de 5 minutes en général », et plus confortable pour la patiente, « grâce à la miniaturisation du matériel et à des techniques comme le no touch, pour une intervention sans pinces ou spéculum. »
UNE CLINIQUE D’HYSTÉROSCOPIE SUR LE SITE DU LAVEU
L’ouverture d’une nouvelle clinique sur le site du Laveu en novembre 2023 répond à une demande croissante de prise en charge spécialisée, illustrée par plus de 2.000 interventions en moins d’un an. Cette structure réunit les compétences gynécologiques sur un même lieu et un parcours de soins spécifique pour le patient. L’équipe médicale dispose de cinq professionnels formés à la technique, ce qui assure une fluidité dans l’accueil des patientes et une réduction des délais de rendez-vous. L’organisation de l’espace offre un parcours patient optimisé, « un accueil personnalisé, des infirmières à l’écoute, une prise en charge rapide. »
UNE PRISE EN CHARGE CENTRÉE SUR LE CONFORT DES PATIENTES
Tout est fait pour garantir un trajet de soin confortable pour les patientes. Le parcours de soins dédié permet un accueil adapté dès l’arrivée des patientes, avec un accompagnement par une infirmière spécialisée qui explique le déroulement de l’examen et répond aux questions. Avant la procédure, un consentement éclairé est signé, garantissant une compréhension totale de la procédure. Après l’examen, les patientes peuvent se reposer dans une salle dédiée, avec la possibilité de recevoir un antalgique si nécessaire et ainsi minimiser davantage l’inconfort.
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT IMMÉDIAT : LE « SEE AND TREAT »
L’hystéroscopie permet un diagnostic rapide, suivi d’un traitement immédiat dans certains cas grâce au concept See and Treat. « Si un polype est détecté et que la patiente est à l’aise, nous pouvons le retirer immédiatement, évitant ainsi une nouvelle consultation ou une intervention au bloc opératoire », souligne le Dr Closon. Cette approche limite ainsi de recourir à une procédure sous anesthésie en salle d’opération.
COLLABORATION PLURIDISCIPLINAIRE RENFORCÉE
L’équipe travaille en étroite collaboration avec plusieurs services, notamment la Procréation Médicalement Assistée (PMA). « Nous organisons des réunions mensuelles avec l’équipe PMA pour ajuster les stratégies de prise en charge des cas plus complexes », explique le Dr Closon.
UN APPEL AUX MÉDECINS GÉNÉRALISTES
Si le recours à l’hystéroscopie nécessite généralement un examen par un gynécologue, les médecins généralistes ont également un rôle à jouer. En effet, ils peuvent orienter le parcours de soins de leurs patientes en étant informés de l’existence et des possibilités de l’hystéroscopie ambulatoire. De plus, les médecins traitants ayant un tropisme pour la gynécologie peuvent envoyer directement leurs patientes pour un retrait compliqué de stérilet par exemple.
L’INFO EN PLUS : LA PROCÉDURE V-NOTES
L’hystérectomie progresse également avec la technique v-NOTES (Vaginal-Natural Orifice Transluminal Endoscopic Surgery), combinant les avantages de l’approche vaginale et de la laparoscopie, qui apporte le soutien visuel. Cette méthode réduit les douleurs post-opératoires, la durée d’hospitalisation et permet une récupération plus rapide. Le Dr Closon fait partie des pionniers de cette technique en Wallonie.