16/10/2025
Chaque année, des centaines de personnes en Belgique voient leur vie transformée grâce à un don d’organes. Pour certaines, c’est une nouvelle chance, une renaissance. Pour d’autres, c’est l’attente, parfois longue et incertaine, d’un geste qui peut tout changer. A l’hôpital de la Citadelle de Liège, nous sommes au cœur de cette réalité humaine et médicale. Nous accompagnons les donneurs, les familles et les proches avec respect, empathie et compétence.
Le don d’organes repose sur une valeur fondamentale : la solidarité. Donner, c’est permettre à un autre de vivre. C’est un geste fort, profondément altruiste, qui continue de porter ses effets bien après la mort. C’est aussi un choix que chacun peut poser, selon ses convictions personnelles, éthiques ou spirituelles.
Le cadre légal en Belgique : le consentement présumé
Depuis 1986, la Belgique applique le principe du consentement présumé en matière de don d’organes. Cela signifie que, sauf une opposition exprimée de son vivant, toute personne domiciliée en Belgique est considérée comme donneuse potentielle après son décès. En d’autres termes « qui ne dit mot, consent ». Cette législation vise à augmenter le nombre de greffes possibles tout en respectant la liberté individuelle.
Il reste cependant essentiel de parler de sa décision avec ses proches. Bien que la loi soit claire, les familles sont souvent consultées au moment du décès. Connaitre la volonté du défunt permet d’éviter les hésitations, les conflits, et de respecter au mieux ses choix.
Pourquoi s’informer et s’exprimer ?
Bien qu’un grand nombre de citoyens soient en réalité favorables au don d’organes, beaucoup ne connaissent pas les modalités pratiques ou hésitent à en parler. Pourtant, prendre une décision éclairée, la communiquer à ses proches et l’enregistrer officiellement auprès du registre national sont des démarches simples, mais essentielles. Depuis 2021, il n’est même plus nécessaire de vous déplacer jusqu’à votre commune, vous pouvez enregistrer votre volonté sur le site masanté.be.
En vous infirmant aujourd’hui, vous posez un acte de responsabilité. Que vous choisissiez d’être donneur ou non, votre décision mérite d’être connue et respectée.
Le rôle de l’hôpital de la Citadelle
L’hôpital de la Citadelle est un acteur engagé dans la chaîne du don et de la transplantation. Nos équipes sont formées pour accompagner les donneurs et leurs familles avec humanité et professionnalisme. Nous travaillons également en lien étroit avec le centre de transplantation du CHU de Liège ainsi qu’avec les services de coordination des dons à travers le pays.
Offrir la vie, même après la mort, c’est laisser une trace durale d’humanité. Osez en parler. Osez choisir.
Quelles sont les circonstances médicales pouvant amener l’équipe soignante à proposer un don d’organes ?
Depuis des millénaires, une personne est considérée comme “décédée” dès lors que son cœur cesse de battre et que sa respiration s’arrête. Depuis l’invention de la ventilation mécanique (respirateur) les fonctions respiratoires, cardiaques et cérébrales ne sont plus nécessairement liées. Il est donc désormais possible de différencier la mort cérébrale de la mort circulatoire.
De ce fait, il existe deux situations principales dans lesquelles un don d’organes peut être envisagé :
- La mort cérébrale correspond à la destruction totale et irréversible de l’ensemble du cerveau. Les fonctions vitales (dont principalement la fonction respiratoire) sont alors supportées par un ensemble d’équipements et de traitements sans lesquels le patient mourrait suite à l’absence d’une respiration spontanée. Depuis la première définition de la mort cérébrale (1959), personne n’a jamais survécu après un diagnostic de mort cérébrale. Ce dernier est établi selon des critères et des règles très strictes qui ne laissent nulle place au doute. De plus, le décès est également constaté par 3 médecins différents.
- La situation médicale sans issue (impasse thérapeutique) concerne des patients atteints de lésions cérébrales catastrophiques et irréversibles ou souffrant d’une maladie incurable à un stade avancé. Ces patients dépendent d’un ensemble d’équipements et de traitements pour soutenir leurs fonctions vitales (comme dans le cas de la mort cérébrale). Dans ces situations, toutes les stratégies thérapeutiques sont malheureusement devenues vaines et la poursuite des traitements ne permettra pas de récupération. Après une décision collégiale entre la famille et l’équipe soignante, vient alors la décision d’un arrêt des thérapeutiques actives pour laisser place à des soins de confort. En arrêtant les appareillages, surviennent alors un arrêt cardiaque et le décès du patient (mort circulatoire).
Plus exceptionnellement, à la demande du patient, l’équipe médicale peut mettre en place une euthanasie sous certaines conditions bien définies par la loi. Cette demande peut être formulée par le patient lui-même s’il est toujours conscient et en possession de ses capacités intellectuelles ou de manière anticipée via une déclaration spécifique.
Dans ces trois cas de figure, une fois la mort cérébrale ou l’impasse thérapeutique officiellement déclarée, l’équipe médicale peut alors évoquer l’éventualité d’une procédure de don d’organes.
Quels organes et tissus greffe-t-on et pour quelle raison ?
a. Les organes
- Cœur : insuffisance cardiaque, malformation cardiaque, problème congénital, retransplantation, ...
- Poumons : emphysème, fibrose, mucoviscidose, retransplantation, …
- Foie : insuffisance hépatique, hépatite virale, cirrhoses, tumeurs, atteintes congénitales, retransplantation, ...
- Reins : diabète, maladies chroniques, affections diverses, retransplantation, ...
- Pancréas : souvent combinée avec la greffe rénale chez les patients souffrant de diabète de type 1 et d’insuffisance rénale terminale
- Intestins : insuffisance intestinale
b. Les tissus et cellules
- Peau : pansements biologiques pour le traitement des brûlures sévères (apaise la douleur, réduit la déshydratation, la perte de protéines et le risque d’infection)
- Tendons : reconstructions de lésions ligamentaires
- Os : reconstruction de perte osseuse importante
- Tympan : microchirurgie de l’oreille
- Cornées : remplacement de cornées lésées suite à une infection ou un traumatisme
- Valves : remplacement des valves cardiaques Vaisseaux sanguins : remplacements de vaisseaux endommagés ou de prothèses infectées
- · Cellules bêta : greffe de cellules des ilots de Langerhans dans le cadre du traitement du diabète de type 1
- · Sclérotique : (membrane blanche du globe oculaire) traitement chirurgical du glaucome ou remplacement après un traumatisme ou un cancer
- · Hépatocytes : amélioration de la fonction hépatique chez les enfants présentant des anomalies génétiques
La coordination locale du don : un maillon essentiel au cœur de l’hôpital
Depuis une modification d’une directive européenne transposée dans le droit belge par un arrêté royal en 2012, la fonction de coordination locale du don d’organes est reconnue comme un pilier fondamental du système de transplantation en Belgique. Cette fonction est strictement encadrée par la loi, et ne peut être exercée que dans les hôpitaux disposant à la fois d’un service de soins intensifs et de soins d’urgences spécialisées.
L’objectif de cette coordination est clair : garantir que chaque potentiel don d’organes soit identifié, évalué, organisé et encadré de manière rigoureuse, humaine et éthique, dans le respect des volontés du donneur et des procédures médicales et légales.
Une organisation dédiée à la Citadelle de Liège
A l’hôpital de la Citadelle, cette mission vitale est assurée par une équipe spécialisée de 17 infirmiers coordinateurs, tous formés à la prise en charge des donneurs d’organes potentiels, à la communication avec les proches, ainsi qu’aux exigences logistiques et médicales liées à la transplantation.
Cette équipe fonctionne selon un système de gare organisé 24h sur 24, 7 jours sur 7. Grâce à un roulement précis et rigoureux, nous assurons une disponibilité continue, jour et nuit, pour intervenir à tout moment. Cette réactivité est essentielle, car le don d’organes est une course contre la montre, où chaque minute compte.
Un engagement humain et professionnel
La coordination locale du don d’organes ne se limite pas à un rôle technique. Elle requiert une grande sensibilité humaine, une capacité d’écoute et d’accompagnement, notamment dans des contextes souvent douloureux pour les proches du donneur. A la Citadelle, nous nous engageons à ce que chaque don soit traité avec le plus grand respect, dans un esprit de dignité, de transparence et de solidarité.
Le don d’organes est une chaine de vie. La coordination locale en est le cœur battant. Grâce à l’implication de notre équipe et au soutien de l’ensemble des services de l’hôpital, nous contribuons chaque jour à transformer un geste de fin de vie en une promesse d’avenir pour d’autres.
Contacts
- Soins intensifs salle 30 (route A335) : 04 321 64 60 Soins intensifs salle 39 (route A310) : 04 321 64 80
- Coordination locale du don d’organes (route A335) : 04 321 52 80
- Mail : dondorganes@citadelle.