- Dr Cynthia Barbraud, Cardiologue
- Dr Jean-Manuel Herzet, Chef de service adjoint, Cardiologie
- Dr Pascale Servais, Chef de service adjoint, Gériatrie
Évoquer l’actualité demande de se pencher sur l’histoire de la discipline évoquée dans cet article. La cardiologie évolue rapidement et on peut la raconter en trois épisodes.
Le premier âge de celle-ci était braqué sur les pathologies valvulaires inflammatoires dont le rhumatisme articulaire aigu et ses répercussions valvulaires. Les antibiotiques nous ont débarrassés de ces pathologies, du moins dans nos contrées.
Le deuxième âge s’est focalisé sur la maladie coronarienne et la cardiopathie ischémique. Le progrès des techniques de revascularisation par angioplastie et par chirurgie a permis de contrôler au mieux ces situations. Les traitements par statines et les campagnes de prévention, notamment du tabagisme, font diminuer l’incidence de celles-ci.
Nous sommes maintenant entrés dans le troisième âge, lié en grande partie à l’augmentation de l’espérance de vie, qui est celui des pathologies dégénératives. On citera entre autres les valvulopathies aortiques, l'insuffisance cardiaque et bien sûr la fibrillation auriculaire.
Concernant cette arythmie, les progrès ont été impressionnants.
Alors que la rythmologie commençait son essor en traitant les arythmies par ré-entrée, que ce soit des tachycardies nodales, des flutters ou des syndromes de Wolf-Parkinson-White, la révolution fut, une nouvelle fois, française.
Les travaux du Professeur Michel Haïssaguerre à Bordeaux, à la fin des années 1990, ont ouvert la porte à une prise en charge invasive et efficace de cette pathologie qui est l’arythmie la plus fréquemment rencontrée. On considère qu’après soixante ans, une personne sur quatre est susceptible de souffrir de celle-ci.
Les progrès technologiques de l’isolation des veines pulmonaires ont été rapides et permettent maintenant un traitement efficace et sans complication.
Le laboratoire de rythmologie de l’hôpital de la Citadelle a été créé à l’initiative de Jean Boland, alors chef de service de cardiologie, et grâce au talent de Jean-Louis Waucquez.
Après une formation à l’Université de Maastricht, la mission de développer ces techniques a été confiée au Dr Jean-Manuel Herzet.
L’équipe de rythmologie a été renforcée par l’arrivée du Dr Liliana Stefan puis celle du Dr Cynthia Barbraud.
Suivant l’évolution rapide de la science, les techniques d’ablation ont évolué et nous avons eu à coeur de faire grandir la compétence et le volume d’activité du centre de rythmologie de la Citadelle.
Commençant, comme les autres laboratoires, par l’utilisation de la radiofréquence, nous avons développé une expertise en cryoablation.
À l’heure actuelle, nous sommes le seul centre francophone belge à disposer de la technique d’électroporation. Cette avancée permet un traitement encore plus efficace de la fibrillation auriculaire et diminue encore le risque de complication.
Mais notre activité ne se limite pas à cette seule arythmie.
Le Dr Liliana Stefan et le Dr Cynthia Barbraud ont acquis une expertise reconnue dans l’ablation des arythmies ventriculaires ainsi que dans la stimulation par pacemaker de la branche gauche du faisceau de His.
L’implantation de pacemakers sans sonde est aussi devenue une pratique régulière, ainsi que l’implantation de prothèses de fermeture de l’auricule gauche.
En collaboration avec nos collègues du centre de l'insuffisance cardiaque, développé par le Dr Pierre Troisfontaines, la resynchronisation et l’implantation de pacemakers défibrillants sont pratique courante.
Le développement de ces techniques et de ces compétences font que l’activité rythmologique croît de façon majeure et place l’hôpital de la Citadelle dans le peloton de tête de cette discipline.
Une meilleure prise en charge, axée sur le patient et dans son intérêt, est le but de cette croissance.