Vivre le deuil avec les frères et soeurs ...
L'annonce du décès aux autres enfants
Il n’y a pas de « bonne manière » d’annoncer un décès, c’est toujours extrêmement difficile et douloureux ; faites-vous aider par vos proches, par un soignant ou par un autre intervenant si nécessaire.
Pour les frères et sœurs de l'enfant décédé :
Il est important de reconnaître l’enfant ou l’adolescent comme une personne à part entière. Les enfants de plus de sept ou huit ans et les adolescents sont généralement capables d’appréhender la mort dans un vocabulaire adapté à leur âge. Les enfants plus jeunes ne sont généralement pas en mesure de comprendre immédiatement que la situation est irrémédiable et définitive, et donc que la personne décédée ne sera plus là demain. Il leur faudra du temps pour intégrer cette nouvelle situation. Si vous ne pouvez pas être disponible pour annoncer le décès à votre/vos autres enfants, chargez une personne proche de le faire.
Il n’y a pas de conseils idéaux ou généraux à vous donner dans ces moments.
Voici quelques pistes :
- prenez du temps pour expliquer à votre enfant ce qui se passe ;
- expliquez ce qu’est la mort avec des mots simples : dites clairement les mots de « mort » ou de « disparu » associé au prénom de votre enfant plutôt que d’utiliser des images ("parti au ciel, s’est endormi…") ;
- expliquez-lui les causes du décès de la manière la plus compréhensible pour lui, en précisant que ces causes sont extérieures à lui : il n’est pour rien dans ce qui est arrivé ;
- vous pouvez aussi lui préciser que lui n’est pas en danger, que ce qui est arrivé à son frère ou à sa sœur ne lui arrivera pas ;
- expliquez-lui que votre tristesse intense n’a rien à voir avec lui mais qu’elle est liée au chagrin d’avoir perdu un être que vous chérissiez aussi, et que quand lui ressent de la tristesse, il peut aussi l’exprimer et la partager avec vous.
[Haut de la page]
Les autres enfants lors du décès et des funérailles
Il est important pour le frère ou la sœur d’avoir un temps suffisant pour dire adieu, pour parler et dire ses émotions.
Pour cette dernière rencontre, il est nécessaire de préparer votre enfant. Vous pouvez par exemple :
- décrire les lieux ;
- décrire comment son frère ou sa sœur est : "il est couché dans un lit d’hôpital ou sur une table, il est habillé de telle manière, sa peau est blanche, il est froid parce qu’il ne vit plus". Cela permet à votre enfant de se préparer mentalement à la rencontre. Répondez aussi à ses questions et demandez-lui comment il imagine que la rencontre va se passer pour lui ;
- lui expliquer que parfois, les adultes ou les autres enfants vont avoir des réactions de tristesse qui peuvent être marquées (pleurs, cris, colère, …), le rassurer par rapport à cela et l'autoriser à manifester lui aussi ses émotions ;
- les enfants expriment souvent concrètement leur tristesse : encouragez-les s’ils souhaitent apporter un dessin, une lettre, un jouet, des fleurs qu’ils pourront déposer près de leur frère ou de leur sœur décédé(e).
Enfin, il est toujours important de lui laisser une porte de sortie pour un refus éventuel et de ne pas le forcer.
Les funérailles
L’enterrement de votre enfant est un moment familial important.
L’atmosphère est triste mais le plus souvent, il y a de l’amour et du soutien qui circulent.
Par rapport aux enfants, les attitudes peuvent varier selon leur âge :
- même s’ils sont très jeunes, cela peut être utile qu’ils soient là, pour autant que vous souhaitiez leur présence et que quelqu’un de proche puisse s’en occuper, à vos côtés.
- s’ils sont plus âgés, proposez-leur de vous accompagner. S’ils refusent, ne les forcez pas mais écoutez leurs peurs et leurs émotions.
- vous pourrez les aider à mieux comprendre ce qui se passe en les impliquant à leur manière dans la préparation de l’enterrement : apporter un texte ou une chanson, déposer des fleurs ou un dessin sur le cercueil au début de la cérémonie… Ce sont des gestes concrets qui leur permettent de prendre une place.
[Haut de la page]
De retour à la maison
Si la communication est difficile ou si un problème surgit, n’hésitez pas à vous adresser à une personne ressource qui connaît les différents stades de développement de l’enfant. Elle pourra vous aider à trouver l’attitude la plus juste en fonction de l’âge particulier de votre enfant.
[Haut de la page]